Les Autres (The Others)
Un film d’Alejandro Amenabar
Avec Nicole
Kidman, Fionnula Flanagan, Christopher Eccleston, Alakina Mann, James
Bentley…
Alejandro Amenabar, cinéaste remarqué dès 1997 avec Abre los ojos (Ouvre les Yeux), dont Cameron Crowe signa le remake avec Vanilla Sky, traverse l’Atlantique en 2001 afin de tourner The Others, film dramatique d’épouvante, avant de revenir sur les terres espagnoles et tourner le splendide Mar Adentro, légitime vainqueur de l’Oscar du Meilleur Film Etranger.
Une étape américaine réussie dans la carrière du jeune cinéaste, avec un film qui n’est pas sans rappeler Les Innocents, de Jack Clayton, adaptation du roman d’Henry James The Turn of the Screw.
The Others relate l’histoire d’une femme dont le mari est parti, Grace Stewart, qui vit avec ses deux enfants dans une maison protégée de la lumière extérieure, en raison de leur maladie. Peu à peu, des évènements troublants viennent perturber le quotidien de la petite famille, dont la demeure semble hantée par plusieurs fantômes.
Alors qu’un couple de gouvernants et leur petite fille vient pour s’occuper de la résidence et des enfants, des phénomènes de plus en plus troublants se produisent, ce qui angoisse grandement Grace.
Mais la vérité n’est jamais loin et les Autres ne sont pas toujours ceux que l’on croit.
Alejandro Amenabar réussit à installer un climat angoissant, oppressant, utilisant les codes du genre et la puissance horrifique de l’innocence enfantine qui n’est plus et qui semble se changer en violence psychologique redoutable.
Face à ces évènements, la jeune mère, Grace, est complètement dépassée et est extrêmement dure avec ses enfants, à qui elle interdit toute lumière extérieure par peur de la photosensibilité. Les enfants eux semblent être enfermés dans un carcan excessif, duquel le couple de gouvernants essaye de libérer petit à petit, en ouvrant les yeux de Grace.
Etonnant parallèle par ailleurs avec le film Abre los ojos, où il s’agissait plus que tout de faux-semblants, d’une réalité qui n’est pas ou plus, « d’ouvrir les yeux » sur la vérité, aussi douloureuse soit-elle.
Malgré son final quelque peu appuyé, l’ensemble tient la route et Amenabar réussit à maintenir une tension au long du film.
Du côté des comédiens, mention à Nicole Kidman qui tient son rôle de mère possessive et obsessive à la perfection.
Un bon film, prometteur, après Abre los ojos, avant la triomphale réussite de Mar Adentro.
Arnaud Meunier
12/11/2006